En préambule de cet article, nous tenions à préciser qu’il ne s’agit là, en aucun cas, d’une revue scientifique. Chez WeAkt, nous ne sommes que de humbles citoyens qui, avec nos quelques connaissances, essayons de rendre accessible un sujet sur lequel des experts et des scientifiques travaillent depuis plus de 70 ans. Il se peut que l’on soit passé outre certains aspects, mais nous espérons avoir rendu cette initiation à la fusion nucléaire aussi claire que possible. Bonne lecture 👋🏻
En termes de sujet clivant, le nucléaire anime les débats les plus enflammés. Chacun aura son avis, selon sa vision et ses convictions ; mais la plupart des controverses ont tendance à porter sur un seul aspect du nucléaire : la fission. Or depuis les années 1950, se développe une alternative : la fusion nucléaire.
Pour faire simple, la fusion, c'est l’assemblage de deux atomes, en un seul atome plus lourd. C’est ce même principe que l’on retrouve au cœur des étoiles, et c’est une incroyable source d’énergie ! On dit qu’à masse égale, la fusion produirait quatre millions de fois plus d’énergie que la combustion de charbon, de pétrole ou de gaz, et quatre fois plus d’énergie que la fission nucléaire… Mais ce n’est pas le seul intérêt de la fusion. En effet, l’énergie produite est non carbonée, et ça c’est bon pour l’environnement. De plus, et contrairement à la fission, les déchets sont très peu radioactifs et ne le restent pas à long terme : ils sont recyclables ou réutilisables au bout de 100 ans contre 10 000 ans pour les déchets issus de la fission !
En 1985, c’est le projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) qui voit le jour à Genève. C’est alors 35 nations qui s’unissent au fil des ans, dans les Bouches-du-Rhône, dans le seul but de prouver la viabilité de la fusion en tant que principale source d’énergie, en construisant le plus grand réacteur du monde (rien que ça) : le Tokamak. Là, vous vous demandez sûrement ce qu’est un Tokamak : c’est (tout simplement) un appareil avec un champ magnétique assez puissant pour contenir le plasma en fusion. On dit alors qu’il est dans un contenant immatériel.
Le financement se fait à 90% par les États membres du projet ; mais l’intérêt pour cette technologie décroît dans les années 2000. Et ITER peine à obtenir de réels résultats, malgré des objectifs fixés à 2035.
Ce n’est qu’en 2014, quand des entreprises privées se mettent à leur tour à financer des recherches sur la fusion nucléaire, que l’intérêt pour cette technologie recommence à croître. En 2021, une de ces entreprises, issue du MIT, a par ailleurs mis au point un aimant assez puissant pour maintenir le flux de plasma pendant près de 20 secondes. Et il y’a seulement quelques semaines, une entreprise britannique affirmait avoir réussi à produire plus d’énergie que jamais auparavant. Des exploits, et de nouvelles étapes franchies pour une énergie plus durable.
La fusion fait miroiter un avenir libéré des contraintes écologiques et des risques que représentent les actuelles sources d’énergie. Néanmoins, ce futur est encore loin d’être accessible. En effet, et malgré des avancées encourageantes, la fusion reste une source d’énergie peu rentable, demandant plus d’énergie qu’elle n’en produit. Le meilleur taux de production atteint par ITER est de 0,7 (on considère une énergie comme rentable, au-delà de 1).
Dans les faits, la fusion pourrait bien être la solution aux problématiques énergétiques de la planète, faut-il pour cela qu’il y ait encore une planète à sauver quand les nations parviendront enfin à maîtriser le pouvoir du plasma.[...]